L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
La gazette impertinente des conservateurs du massif de la dent de rez / site natura2000 des gorges de l'Ardèche et de leurs plateaux
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LA PREMIÈRE NUIT À LA GROTTE CHAUVET
--> Récit d'une proche des inventeurs Carole Deschamps Etienne
REPRODUCTION INTÉGRALE DE LA Lettre ouverte de l’invitée de la première nuit à la Grotte Chauvet, à M Pierre Fayolle
11 décembre 2014, 20:43
En réponse à l’article du Dauphiné Libéré du 11 Décembre 2014
Je me présente : Carole Deschamps-Etienne, invitée par Eliette Brunel, ma mère, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire à venir visiter, au soir du 18 Décembre 1994 la grotte Chauvet qu’ils venaient de découvrir.
J’ai été à ma grande surprise nommément citée dans ce qu’il est convenu d’appeler un « article » signé de M Pierre Fayolle.
Il s’agit en effet d’un article, puisque publié dans un journal, bien que dans les faits ce texte présente autant de points communs avec du journalisme que la danse des canards avec le lac des cygnes.
Tout le monde ne mérite pas le prix Albert Londres, loin s’en faut et l’exercice d’écriture paru dans le Dauphiné Libéré en date du 11 Décembre 2014 a au moins le mérite de nous le rappeler.
Reprenons les choses dans l’ordre :
1) Le groupe « Baba et consort » était présent en Juin 1994. Bon, il me semblait que c’était en Avril, mais peu importe. Mettons que c’est exact.
Avaient-ils alors guidé jusqu’à cette petite anfractuosité Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel ? Non.
Ceux-ci (affirmation facilement vérifiable auprès des services concernés) avaient déjà découvert (et déclaré) fin 1993 une vénus gravée dans la grotte du Planchard, puis début 1994 des tracés digitaux dans la bergerie de Charmasson. Ces deux cavités ne sont éloignées tout au plus que de trente mètres de ce qui deviendra le vestibule d’entrée de la grotte Chauvet.
Le secteur est donc fort bien connu du trio des inventeurs, cette petite anfractuosité y compris.
Le secteur est tout aussi bien connu de nombre de spéléos, de chasseurs et autres randonneurs.
Comme lors de toute activité de prospection, le groupe a gratouillé ici et là, passant par cette anfractuosité, sans y donner suite.
On en arrive donc à : si Baba & Co y avaient vraiment cru, qu’est-ce qui les empêchait d’y retourner pour tenter de se frayer un passage ? Rien.
Les inventeurs y sont retourné le 18 Décembre, (pas vraiment le lendemain, en douce, n’est-ce pas ?) ont péniblement dégagé un passage et ont pénétré dans la grotte Chauvet.
Péniblement dégagé un passage : évidemment, s’il y avait eu tout ce vide si clairement parlant, accompagné d’un « stalactite qui interpelle », comme déclaré dans la « vraie et véritable chronologie de la découverte » jointe à l’ « article », j’imagine que l’ami Baba se serait un peu plus empressé d’y retourner ?
Mais rien n’attirait plus l’attention dans cette petite cavité nantie d’un trou souffleur, que dans de centaines d’autres (et je pèse mes mots) alentours. Tout spéléo possède au tréfonds de son casque une vaste liste de courants d’air, autant de grottes potentielles ou de passe-traou, qui ne se révèleront qu’une fois le dégagement réalisé. Jusque-là nul droit sur quelque chose qui n’existe que de façon hypothétique. Mis à part un courant d’air, qui peut être l’indice, mais n’est pas garant de l’existence d’une grotte.
Exit les revendications du groupàBaba concernant la caverne d’Ali Baba et… (D’accord, j’arrête).
(Note aux amis spéléos : vue la tournure que prennent les choses, il va peut-être falloir penser à aller déposer sa liste de courants d’air à la gendarmerie, histoire de…)
Mais trêve de plaisanteries douteuses, et passons à la loi.
Aparté légal :
La loi du 27 septembre 1941 divise les découvertes archéologiques selon 3 cas
- Titre Premier : De la surveillance des fouilles par l’Etat
- Titre II : Exécution des fouilles par l’Etat
- Titre III des découvertes fortuites
Ce dernier titre se rapporte au cas de Chauvet. Bien que réalisée au départ dans un cadre spéléo, les premiers signes à l’ocre rouge sitôt aperçus cette découverte est devenue une découverte archéologique. C’est l’instant à partir duquel les droits sur la totalité de la découverte s’appliquent.
Exit définitif de ce premier groupe.
2) … Mais également du groupe André et Chabaud, puisque ces deux-là ont été invités par les trois inventeurs le 24 Décembre 1994, à venir visiter la grotte que Chauvet/Brunel/Hillaire avaient découverte le week-end précédent.
Les revendications de Daniel André et Michel Chabaud ont été examinées et balayées il y a fort longtemps.
Rien de nouveau sous le soleil, alors où est le scoop ?
Parce que nous voici tout de même devant un article qui titre « la vraie vérité de la véritable histoire vraie de la découverte de Chauvet », accompagnée de la « vraie et véritable chronologie de la découverte » ! (UJ’en rajoute un peu… mais à peine !)
Ah oui, le scoop, en ce qui me concerne, tout au moins, a été de voir mon nom associé à ceux de ces personnes, et de me retrouver de fait associée à leurs revendications. J’imagine que la surprise a été la même pour Jean-Louis Payan mais je n’ai pu le joindre aujourd’hui.
Me voilà désignée comme faisant part d’un clan des sept, clan des sept beaucoup moins sympathique que celui d’Enid Blyton.
Et de titrer dans un encart : Nous voulons obtenir le statut de co-inventeurs de la grotte.
J’ai ainsi dû expliquer ce matin à mes fils que non, je ne faisais pas partie de cette meute qui cherchait à salir le nom de leur grand-mère et de ses amis.
Il me faudra également l’expliquer à mes amis et connaissances.
Rappelons que le soir du 18 Décembre 1994, j’ai été invitée à venir visiter une extraordinaire grotte, et tout comme Jean-Louis, invité le week-end suivant, lorsque je suis invitée je dis merci.
Mais visiblement la bonne éducation se perd.
Donc je le répète et le clame :
J’ai eu l’immense privilège d’avoir été invitée à visiter la grotte Chauvet le jour même de sa découverte, par Eliette Brunel, ma mère, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire. Et je leur en serai éternellement reconnaissante.
Je suis une invitée et ne revendique en aucun cas le statut de co-inventeur.
Certains cherchent, par gloriole ou je ne sais pour quelle raison, à s’accaparer la découverte alors qu’ils n’y sont pour rien. Et osent parler d’éthique…
Ces affirmations sont relayées par un journaliste qui n’a pas fait son travail d’analyse et d’enquête.
Notons, entre parenthèses, qu’il n’a jamais cherché à me joindre.
Et mon nom se retrouve mêlé à ce que je considère comme un torchon d’article mensonger et diffamatoire.
Je me sens un peu agacée, ce soir.
Ma définition de l’amitié serait-elle périmée, ma conception de l’honnêteté passée de mode? Je suis outrée par le comportement de ces personnes.
Je suis furieuse d’avoir vu mon nom mensongèrement lié au leur dans l’article du 11 Décembre.
~
Pour ma part, loin de me considérer comme « co-inventeur », je ne saurai jamais assez les remercier. Remercier Eliette, Christian et Jean-Marie de m’avoir guidée, par une froide nuit de Décembre, vers le plus incroyable des voyages dans le temps.
Merci à vous.
Carole Deschamps Etienne,
Invitée de la première nuit, à la Grotte Chauvet.
11 décembre 2014, 20:43
En réponse à l’article du Dauphiné Libéré du 11 Décembre 2014
Je me présente : Carole Deschamps-Etienne, invitée par Eliette Brunel, ma mère, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire à venir visiter, au soir du 18 Décembre 1994 la grotte Chauvet qu’ils venaient de découvrir.
J’ai été à ma grande surprise nommément citée dans ce qu’il est convenu d’appeler un « article » signé de M Pierre Fayolle.
Il s’agit en effet d’un article, puisque publié dans un journal, bien que dans les faits ce texte présente autant de points communs avec du journalisme que la danse des canards avec le lac des cygnes.
Tout le monde ne mérite pas le prix Albert Londres, loin s’en faut et l’exercice d’écriture paru dans le Dauphiné Libéré en date du 11 Décembre 2014 a au moins le mérite de nous le rappeler.
Reprenons les choses dans l’ordre :
1) Le groupe « Baba et consort » était présent en Juin 1994. Bon, il me semblait que c’était en Avril, mais peu importe. Mettons que c’est exact.
Avaient-ils alors guidé jusqu’à cette petite anfractuosité Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Eliette Brunel ? Non.
Ceux-ci (affirmation facilement vérifiable auprès des services concernés) avaient déjà découvert (et déclaré) fin 1993 une vénus gravée dans la grotte du Planchard, puis début 1994 des tracés digitaux dans la bergerie de Charmasson. Ces deux cavités ne sont éloignées tout au plus que de trente mètres de ce qui deviendra le vestibule d’entrée de la grotte Chauvet.
Le secteur est donc fort bien connu du trio des inventeurs, cette petite anfractuosité y compris.
Le secteur est tout aussi bien connu de nombre de spéléos, de chasseurs et autres randonneurs.
Comme lors de toute activité de prospection, le groupe a gratouillé ici et là, passant par cette anfractuosité, sans y donner suite.
On en arrive donc à : si Baba & Co y avaient vraiment cru, qu’est-ce qui les empêchait d’y retourner pour tenter de se frayer un passage ? Rien.
Les inventeurs y sont retourné le 18 Décembre, (pas vraiment le lendemain, en douce, n’est-ce pas ?) ont péniblement dégagé un passage et ont pénétré dans la grotte Chauvet.
Péniblement dégagé un passage : évidemment, s’il y avait eu tout ce vide si clairement parlant, accompagné d’un « stalactite qui interpelle », comme déclaré dans la « vraie et véritable chronologie de la découverte » jointe à l’ « article », j’imagine que l’ami Baba se serait un peu plus empressé d’y retourner ?
Mais rien n’attirait plus l’attention dans cette petite cavité nantie d’un trou souffleur, que dans de centaines d’autres (et je pèse mes mots) alentours. Tout spéléo possède au tréfonds de son casque une vaste liste de courants d’air, autant de grottes potentielles ou de passe-traou, qui ne se révèleront qu’une fois le dégagement réalisé. Jusque-là nul droit sur quelque chose qui n’existe que de façon hypothétique. Mis à part un courant d’air, qui peut être l’indice, mais n’est pas garant de l’existence d’une grotte.
Exit les revendications du groupàBaba concernant la caverne d’Ali Baba et… (D’accord, j’arrête).
(Note aux amis spéléos : vue la tournure que prennent les choses, il va peut-être falloir penser à aller déposer sa liste de courants d’air à la gendarmerie, histoire de…)
Mais trêve de plaisanteries douteuses, et passons à la loi.
Aparté légal :
La loi du 27 septembre 1941 divise les découvertes archéologiques selon 3 cas
- Titre Premier : De la surveillance des fouilles par l’Etat
- Titre II : Exécution des fouilles par l’Etat
- Titre III des découvertes fortuites
Ce dernier titre se rapporte au cas de Chauvet. Bien que réalisée au départ dans un cadre spéléo, les premiers signes à l’ocre rouge sitôt aperçus cette découverte est devenue une découverte archéologique. C’est l’instant à partir duquel les droits sur la totalité de la découverte s’appliquent.
Exit définitif de ce premier groupe.
2) … Mais également du groupe André et Chabaud, puisque ces deux-là ont été invités par les trois inventeurs le 24 Décembre 1994, à venir visiter la grotte que Chauvet/Brunel/Hillaire avaient découverte le week-end précédent.
Les revendications de Daniel André et Michel Chabaud ont été examinées et balayées il y a fort longtemps.
Rien de nouveau sous le soleil, alors où est le scoop ?
Parce que nous voici tout de même devant un article qui titre « la vraie vérité de la véritable histoire vraie de la découverte de Chauvet », accompagnée de la « vraie et véritable chronologie de la découverte » ! (UJ’en rajoute un peu… mais à peine !)
Ah oui, le scoop, en ce qui me concerne, tout au moins, a été de voir mon nom associé à ceux de ces personnes, et de me retrouver de fait associée à leurs revendications. J’imagine que la surprise a été la même pour Jean-Louis Payan mais je n’ai pu le joindre aujourd’hui.
Me voilà désignée comme faisant part d’un clan des sept, clan des sept beaucoup moins sympathique que celui d’Enid Blyton.
Et de titrer dans un encart : Nous voulons obtenir le statut de co-inventeurs de la grotte.
J’ai ainsi dû expliquer ce matin à mes fils que non, je ne faisais pas partie de cette meute qui cherchait à salir le nom de leur grand-mère et de ses amis.
Il me faudra également l’expliquer à mes amis et connaissances.
Rappelons que le soir du 18 Décembre 1994, j’ai été invitée à venir visiter une extraordinaire grotte, et tout comme Jean-Louis, invité le week-end suivant, lorsque je suis invitée je dis merci.
Mais visiblement la bonne éducation se perd.
Donc je le répète et le clame :
J’ai eu l’immense privilège d’avoir été invitée à visiter la grotte Chauvet le jour même de sa découverte, par Eliette Brunel, ma mère, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire. Et je leur en serai éternellement reconnaissante.
Je suis une invitée et ne revendique en aucun cas le statut de co-inventeur.
Certains cherchent, par gloriole ou je ne sais pour quelle raison, à s’accaparer la découverte alors qu’ils n’y sont pour rien. Et osent parler d’éthique…
Ces affirmations sont relayées par un journaliste qui n’a pas fait son travail d’analyse et d’enquête.
Notons, entre parenthèses, qu’il n’a jamais cherché à me joindre.
Et mon nom se retrouve mêlé à ce que je considère comme un torchon d’article mensonger et diffamatoire.
Je me sens un peu agacée, ce soir.
Ma définition de l’amitié serait-elle périmée, ma conception de l’honnêteté passée de mode? Je suis outrée par le comportement de ces personnes.
Je suis furieuse d’avoir vu mon nom mensongèrement lié au leur dans l’article du 11 Décembre.
~
Pour ma part, loin de me considérer comme « co-inventeur », je ne saurai jamais assez les remercier. Remercier Eliette, Christian et Jean-Marie de m’avoir guidée, par une froide nuit de Décembre, vers le plus incroyable des voyages dans le temps.
Merci à vous.
Carole Deschamps Etienne,
Invitée de la première nuit, à la Grotte Chauvet.
Ecrit par C D E, le Jeudi 11 Décembre 2014, 01:07 dans la rubrique GROTTE CHAUVET.
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