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L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

La gazette impertinente des conservateurs du massif de la dent de rez / site natura2000 des gorges de l'Ardèche et de leurs plateaux
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Pourquoi et comment sont faits les inventaires de la flore et de la faune  ?
L'état dans sa volonté de tout classifier , de tout chiffrer, de mettre une étiquette sur tout, en un mot d'inventorier les patrimoines, s'emploie à cette tâche, mais pourquoi donc? Est ce par pure curiosité, ou est ce par prospective, ou pour mieux réguler, ou peut être aussi en période de deficit, mieux taxer (par exemple les agriculteurs) ?
Alors quel impact sur les "ruraux",

INVENTAIRES DE LA FLORE
Comment faire un inventaire complet de la flore? autant dire que c'est mission impossible , étant donné l'étendue des surfaces à inspecter. En général les recherches sont focalisées sur les espèces protégées, si bien que l'on néglige les espèces dominantes et ces inventaires ne sont plus vraiment des inventaires.... régulièrement lorsque certains chantiers sont programmés ( exemple: l'autoroute Lyon Clermont , Sivens...) des études détaillées sont faites, et la presse rapporte souvent que des espèces rares ou inconnues ( qui ont échappé à la vigilance des premiers observateurs) ont été trouvées , ce qui remet les projets en question ( ex Le 1°. Projet de. L'espace de restitution).

INVENTAIRES DE LA FAUNE
Pour prendre l'exemple du chiffrage des oiseaux, voici comment ils ont été réalisés chez nous:
Pour schématiser, c'est comme si le préposé au comptage faisait un chemin de croix avec une dizaine de stations ( c'est également le nom qu'on leur donne dans ces inventaires). Et à chaque station, que se passe t'il, n'allez pas imaginer que le préposé s'agenouille pour implorer les dieux de faire venir à lui les petits oiseaux, non, il se contente de rester là , planté, de dresser l'oreille pour écouter et identifier les chants d'oiseaux, pendant 5 minutes(on nous a dit aussi 20?)et éventuellement les observer( délicat tant il y a de végétation) , et de renouveler l'opération à chaque station, à plusieurs reprises. Il va sans dire qu'il faut une grande capacité auditive et de discernement pour établir à la fois quelle est la variété, et le nombre d'oiseaux ( peu de gens ont cette compétence). C'est un peu, comme si, lorsque vous écoutez un orchestre symphonique, vous arriviez à déterminer le nombre d'instruments différents ( là peut être) et de musiciens( alors là bonjour le délire!).... Tout compte fait, on serait presque tenté de dire que ce sont des inventaires faits à l'AVEUGLETTE.
Ce qui est incompréhensible et inacceptable, c'est qu'au XXI° siècle, l'on utilise des méthodes aussi sommaires sans apporter aucune preuve matérielle, alors qu'aujourd'hui un simple smartphone permetrait d'enregistrer à la fois le son, l'image et le point GPS ce qui serait une garantie de véracité des études réalisées .

Quand nous nous promenons dans la nature et que celle ci est silencieuse, nous nous rendons bien compte qu'il y a un déphasage entre les rapports officiels et la réalité du terrain.. Dans le doute nous nous sommes rapprochés des forestier et des chasseurs de grand gibier qui passent un grand nombre de journées au travail ou au poste, et lorsqu'on leur demande ce qu'ils ont vu voler ou passer sous leurs yeux lorsqu'ils sont sur place, la réponse est généralement qu'hormis les rapaces et les migrateurs ( vautour percnoptère, pigeons, grives, bécasses....) il y a peu d'oiseaux ( ils font le même constat que ceux qui randonnent).
On finit par se demander si pour les ornithos qui font ces comptages officiels, le "désir d'oiseau" ( ce sont un peu leurs enfants) n'est pas hallucinogène.

Pour avoir le cœur net sur la faune qui fréquente notre territoire, depuis 3 ans nous avons fait nos propres expérimentations. Par deux fois nous avons placé à deux époques, en deux lieux différents, un distributeur de grains sur le terrain et un capteur photo, et ce que nous avons vu ( sangliers, blaireau et pigeons) est totalement différent des résultats officiels . Cet été en période de canicule et de sécheresse nous avons mis près d'un point d'eau, une caméra et nous avons obtenu le même résultat( avec seulement en plus une fouine).... Ces tests ne sont pas parfaits non plus ,et nous envisageons d'utiliser d'autres méthodes ciblées sur les oiseaux.

Voilà comment on a fait chez nous, d'un désert ornithologique , une ZPS (zone spéciale de conservation pour les oiseaux), grévée de 63 servitudes environnementales, qui auraient peut être pu se justifier s'il s'agissait d'un réservoir d'espèces protégées, mais en aucun cas dans la situation actuelle avec un si faible effectif en oiseaux.
Tous ces pseudos inventaires ont fini par créer un malaise: "L'impression d'avoir été trompés"

POURQUOI DES INVENTAIRES

Ces inventaires officiels de la faune et de la flore ont servi de point de repère pour découper les territoires en zones protégées ou à protéger , qui portent des noms imprononçables ou incompréhensibles, comme ZNIEFF de type 1 ou 2 ( zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique), trames vertes et bleues, réservoirs de nature, corridors biologiques et zones natura 2000.
Avec au niveau de la région, pour lier le tout : les SRCE ( schémas régionaux de cohérence écologique ) qui précisent les obligations à respecter en matière d'occupation des sols, d'´urbanisme...qui seront applicables à l'ensemble de la région, et cela se traduit au niveau des com-com par les SCOT ( schéma de cohérence territoriale) mis en œuvre dans les PLU ( plan local d'urbanisme).
Aujourd'hui, La tendance au niveau des PLU est de mettre un maximum de terrains en zones naturelles(= avec un maximun d'interdictions) y compris des zones agricoles, ou des ex zones agricoles, ce qui est incompréhensible car pour les remettre en culture, l'agriculteur devra compenser cette perte de "surface naturelle" , soit en supprimant un zone cultivable, soit en argent, et là on marche sur la tête! ( et le comble, c'est que ces règles sont tirées de la loi de "modernisation agricole")

Alors, sincèrement, à votre avis, faut il parler de COHÉRENCE en matière de gestion des territoires?
Derrière tout cela c'est notre vie de citoyen des campagnes qui va être injustement impactée par des mesures qui ne sont pas cohérentes avec la situation sur le terrain, et donc qui ne sont pas légitimes.
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Ecrit par nous écologistes de terrain, le Samedi 19 Septembre 2015, 21:09 dans la rubrique Inventaires études bilans.
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