L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
La gazette impertinente des conservateurs du massif de la dent de rez / site natura2000 des gorges de l'Ardèche et de leurs plateaux
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QUE PEUT AUTORISER UN DOCOB VIS À VIS D'UNE ACTIVITÉ POTENTIELLEMENT PERTURBANTE ?
--> Le point de vue des grimpeurs
"Les limites de l'aspect contractuel
Que peut préconiser un document d'obiectifs vis-à-vis d'une activité de nature potentiellement perturbante pour une espèce ?
informer, sensibiliser, enseigner
établir des accords-cadres
établir des chartes de bonne conduite
réglementer au coup par coup
empêcher, interdire
Il est clair que les trois premières mesures sont d'ordre contractuel, mais les deux dernières sont d'ordre réglementaire, donc dangereuses pour les APPN si elles sont prises arbitrairement. Or, n'oubliez pas une chose :
L'arbitraire se fait toujours en l'absence des intéressés !
En d'autres termes, si vous êtes présents lors de l'élaboration des mesures, l'arbitraire odieux est peu probable, il est quasi-certain si vous n'êtes pas là pour défendre votre pratique : « les absents ont toujours tort ».
Vos interlocuteurs pour Natura 2000
Ce sont :
le préfet de département
les DIREN (Directions régionales de l'Environnement)
la DDAF (Direction départementale de l'agriculture et des forêts)
l'opérateur technique du document d'objectifs
les membres du comité de pilotage local.
Remarquez donc bien une chose : les Directions départementale ou régionale de la Jeunesse et des Sports ne figurent pas dans cette liste ! Ne dites donc pas :
« Mais la DDJS nous connaît bien, donc il n'y a pas de problèmes... »
car en matière de Natura 2000, même si les sports sont concernés, ce ne sont pas les administrations des sports qui décident. Il est donc impératif de vous faire connaître des DIREN et DDAF. Et pour se faire connaître, il ne suffit pas d'une carte de visite, il faut avoir rencontré les gens pour qu'ils pensent spontanément à vous dès qu'on parle d'alpinisme, de randonnée alpine, de canyoning ou d'escalade.
Ne comptez pas non plus sur les « membres du comité de pilotage local » : une fois qu'il sera créé, ce comité sera créé sur les propositions des DIREN et DDAF. Et si vous en êtes EXCLUS LORS DE SA CRÉATION par le Préfet, il sera difficile de revenir en arrière.
Recommandations
Même si vous n'avez pas connaissance de futurs/possibles sites Natura 2000 dans votre région où [se pratiquent/pourraient se pratiquer] les disciplines de la FFME, faites vous connaître par la DIREN de votre région et la DDAF de votre département. N'attendez pas d'avoir connaissance de problèmes pour le faire, quand le problème sera connu il sera peut-être trop tard.
Demandez au Préfet et à la DIREN et à la DDAF de faire partie a priori des groupes de pilotages des sites Natura 2000. Mieux vaut dire « tel et tel sites » ne nous concernent pas en en ayant connaissance de la liste, que de dire « aucun site ne nous concerne ». En effet in site vous concernant peut apparaître par la suite.
Sachez qu'on maintient habituellement dans un site Natura 2000 les activités qui s'y pratiquaient auparavant. C'est ainsi que le Céou (Dordogne) échappera à une interdiction totale car l'escalade s'y pratiquait avant Natura 2000. Mais la situation sera plus dure si vous voulez par la suite grimper dans un site Natura 2000. Donc faites connaître l'escalade dans tous les sites potentiels... et potentiellement intéressants ; ce qui peut se faire par l'équipement de quelques voies et/ou un embryon de topo (pensez aux chroniques de Vertical, Grimper, Montagnes Mag., Alpi Rando, bulletins du CAF, etc.). Une référence dans le Guide des Sites Naturels (qui sera réédité dans moins d'un an) sera un appui majeur.
Si des gens d'une autre région vous disent « Mêêêêh, Natura 2000, yapas de problème, ça se passe très bien chez nous ! », sachez que les risques ne sont pas les mêmes selon les régions :
Il y a les régions favorisées (Rhône-Alpes, PACA, Pyrénées) qui ont beaucoup de sites d'escalade, d'alpinisme, de canyoning et de randonnée, et où les APPN ont un poids économique important. Dans ces régions, d'une part le poids économique dissuadera les interdictions massives, d'autre part on trouvera toujours des endroits ou pratiquer en abandonnant des sites sans grand intérêt aux oiseaux et aux plantes protégées.
Il y a les régions pauvres en sites d'APPN, où les APPN sont peu « porteuses » en termes d'économie locale, où les rares sites d'APPN sont probablement aussi les futurs sites Natura 2000, et où les lobbies naturalistes sont puissants : Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, peut-être Normandie, Bretagne, Auvergne, etc.
Malheureusement, ce sont les régions pauvres en sites où les Comité FFME sont les moins forts, où les administrations connaissent le moins nos activités sportives, et où les opposants à nos pratiques sont les plus influents.
En résumé
Natura 2000 ne doit pas a priori être considéré comme quelque chose de désastreux, d'une part à cause de son caractère contractuel basé sur la concertation, d'autre part parce qu'il protégera certains de nos sites contre des dégradations irréversibles, pires que des interdictions toujours révisables.
Mais il faut que les comités FFME soient extrêmement vigilants pour que l'esprit ouvert de Natura 2000 ne soit pas remplacé par l'esprit étroit de certains naturalistes qui voudraient en faire des réserves naturelles intégrales, des sanctuaires que dénonce justement Simon CHARBONNEAU dans un article dont les extraits importants sont joints à cette note. Je précise d'ailleurs que, lors des réunions du groupe « perturbations » du ministère de l'Environnement où je représentais la FFME, les représentants du Ministère ont insisté plusieurs fois sur le fait que Natura 2000 « ne vise pas à créer des sanctuaires »."
Que peut préconiser un document d'obiectifs vis-à-vis d'une activité de nature potentiellement perturbante pour une espèce ?
informer, sensibiliser, enseigner
établir des accords-cadres
établir des chartes de bonne conduite
réglementer au coup par coup
empêcher, interdire
Il est clair que les trois premières mesures sont d'ordre contractuel, mais les deux dernières sont d'ordre réglementaire, donc dangereuses pour les APPN si elles sont prises arbitrairement. Or, n'oubliez pas une chose :
L'arbitraire se fait toujours en l'absence des intéressés !
En d'autres termes, si vous êtes présents lors de l'élaboration des mesures, l'arbitraire odieux est peu probable, il est quasi-certain si vous n'êtes pas là pour défendre votre pratique : « les absents ont toujours tort ».
Vos interlocuteurs pour Natura 2000
Ce sont :
le préfet de département
les DIREN (Directions régionales de l'Environnement)
la DDAF (Direction départementale de l'agriculture et des forêts)
l'opérateur technique du document d'objectifs
les membres du comité de pilotage local.
Remarquez donc bien une chose : les Directions départementale ou régionale de la Jeunesse et des Sports ne figurent pas dans cette liste ! Ne dites donc pas :
« Mais la DDJS nous connaît bien, donc il n'y a pas de problèmes... »
car en matière de Natura 2000, même si les sports sont concernés, ce ne sont pas les administrations des sports qui décident. Il est donc impératif de vous faire connaître des DIREN et DDAF. Et pour se faire connaître, il ne suffit pas d'une carte de visite, il faut avoir rencontré les gens pour qu'ils pensent spontanément à vous dès qu'on parle d'alpinisme, de randonnée alpine, de canyoning ou d'escalade.
Ne comptez pas non plus sur les « membres du comité de pilotage local » : une fois qu'il sera créé, ce comité sera créé sur les propositions des DIREN et DDAF. Et si vous en êtes EXCLUS LORS DE SA CRÉATION par le Préfet, il sera difficile de revenir en arrière.
Recommandations
Même si vous n'avez pas connaissance de futurs/possibles sites Natura 2000 dans votre région où [se pratiquent/pourraient se pratiquer] les disciplines de la FFME, faites vous connaître par la DIREN de votre région et la DDAF de votre département. N'attendez pas d'avoir connaissance de problèmes pour le faire, quand le problème sera connu il sera peut-être trop tard.
Demandez au Préfet et à la DIREN et à la DDAF de faire partie a priori des groupes de pilotages des sites Natura 2000. Mieux vaut dire « tel et tel sites » ne nous concernent pas en en ayant connaissance de la liste, que de dire « aucun site ne nous concerne ». En effet in site vous concernant peut apparaître par la suite.
Sachez qu'on maintient habituellement dans un site Natura 2000 les activités qui s'y pratiquaient auparavant. C'est ainsi que le Céou (Dordogne) échappera à une interdiction totale car l'escalade s'y pratiquait avant Natura 2000. Mais la situation sera plus dure si vous voulez par la suite grimper dans un site Natura 2000. Donc faites connaître l'escalade dans tous les sites potentiels... et potentiellement intéressants ; ce qui peut se faire par l'équipement de quelques voies et/ou un embryon de topo (pensez aux chroniques de Vertical, Grimper, Montagnes Mag., Alpi Rando, bulletins du CAF, etc.). Une référence dans le Guide des Sites Naturels (qui sera réédité dans moins d'un an) sera un appui majeur.
Si des gens d'une autre région vous disent « Mêêêêh, Natura 2000, yapas de problème, ça se passe très bien chez nous ! », sachez que les risques ne sont pas les mêmes selon les régions :
Il y a les régions favorisées (Rhône-Alpes, PACA, Pyrénées) qui ont beaucoup de sites d'escalade, d'alpinisme, de canyoning et de randonnée, et où les APPN ont un poids économique important. Dans ces régions, d'une part le poids économique dissuadera les interdictions massives, d'autre part on trouvera toujours des endroits ou pratiquer en abandonnant des sites sans grand intérêt aux oiseaux et aux plantes protégées.
Il y a les régions pauvres en sites d'APPN, où les APPN sont peu « porteuses » en termes d'économie locale, où les rares sites d'APPN sont probablement aussi les futurs sites Natura 2000, et où les lobbies naturalistes sont puissants : Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, peut-être Normandie, Bretagne, Auvergne, etc.
Malheureusement, ce sont les régions pauvres en sites où les Comité FFME sont les moins forts, où les administrations connaissent le moins nos activités sportives, et où les opposants à nos pratiques sont les plus influents.
En résumé
Natura 2000 ne doit pas a priori être considéré comme quelque chose de désastreux, d'une part à cause de son caractère contractuel basé sur la concertation, d'autre part parce qu'il protégera certains de nos sites contre des dégradations irréversibles, pires que des interdictions toujours révisables.
Mais il faut que les comités FFME soient extrêmement vigilants pour que l'esprit ouvert de Natura 2000 ne soit pas remplacé par l'esprit étroit de certains naturalistes qui voudraient en faire des réserves naturelles intégrales, des sanctuaires que dénonce justement Simon CHARBONNEAU dans un article dont les extraits importants sont joints à cette note. Je précise d'ailleurs que, lors des réunions du groupe « perturbations » du ministère de l'Environnement où je représentais la FFME, les représentants du Ministère ont insisté plusieurs fois sur le fait que Natura 2000 « ne vise pas à créer des sanctuaires »."
Ecrit par FFME/ Taupinndaniel/dec2003, le Dimanche 15 Janvier 2017, 15:26 dans la rubrique Loisirs+sports nature.
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