L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

Avant natura2000, les sylviculteurs devaient déjà s'acquitter de nombreuses formalités avant et après l'exploitation de leurs bois . Depuis la vague de protection environnementale des sites, ( arrêtés de biotope, natura2000, espaces naturels sensibles..,) les servitudes se sont multipliées, et ce " mille-feuilles de contraintes" a fini par devenir indigeste.

---> Les signes avant coureurs de servitudes
Les servitudes chez nous ont commencé avec ce qui était une préfiguration de natura2000, c'est à dire l'arrêté préfectoral de biotope de la dent de rez. Dans cet arrêté, une notification interdit de couper du bois près des nids de vautours percnoptères, 6 mois/ an , avec parfois des dérives ( un proprietaire a même été réprimandé pour avoir fait rouler des bûches sous une falaise " habitée" ) alors qu'aucune preuve de la nocivité du bruit sur les rapaces, n'est apportée.
---> un des premiers comité de pilotage, a saisi l'occasion en l'absence de sylviculteurs locaux (non invités) pour décider d'une interdiction " les espaces ouverts ne seront pas boisés" ce qui n'est pas dans les compétences du comitê de pilotage, il a donc outrepassé ses fonctions.
---> deux arrêtés préfectoraux, spécifiques aux sites natura2000 ardéchois, ont imposé des " évaluations d'incidences" pour les activités forestières notamment . Pour certains travaux :création de chemins d'exploitation et d'emplacements pour entreposer les bois , il s'agit d'établir ce document pour pouvoir en demander l'autorisation (qui peut étre refusée).
---> pour les chartes forestières , il avait été demandé aux forestiers de ne pas couper les arbres morts ou sénescents , c'était une demande excessive, car ces arbres devaient représenter 10% de la surface de la forêt . La raison donnée : servir de nourriture aux insectes xylophages et de refuge aux hiboux ( c'est comme si on demandait aux agriculteurs d'abandonner 10% de leur production ) . La deuxième demande tout aussi exagérée, consistait à demander aux propriétaires forestiers d'assumer la responsabilité de ces arbres en fin de vie, en cas de chute sur des tiers( biens ou personnes) . La moindre des corrections aurait été que celui qui exige , assume la responsabilité de ce qu'il demande.
---> lors d'un comité de pilotage à Imbours , il a été demandé aux sylviculteurs de ne pas planter d'espèces étrangères au site!!! Devant le dépérissement de certaines variétés , il est normal que les sylviculteurs recherchent des variétés qui soient plus résistantes. C'est d'ailleurs une longue tradition française , à l'époque de la monarchie toutes les expéditions étaient accompagnées de botanistes chargés de rapporter des plantes, des arbres succeptibles de s'acclimater à la métropole.... Et avant eux les congrégations religieuses dans leurs missions faisaient de même.... Comment ne pas penser que ces comités ne soient pas noyautés par des esprits réactionnaires...mais pas dans le bon sens.
---> lors d'un comité de pilotage à St. M , il a été évoqué la possibilité de classer les bois en "forêt classée" ou en " forêt remarquable" de façon à pouvoir interdire les coupes de bois.
---> localement sur le massif de la dent de rez nous avions demandé, en matière de protection, s'il y avait la possibilité de faire des "saignées coupe-feu" qui soient pâturées...réponse: "non ce n'est pas souhaité" ...trop rectiligne, trop large, trop artificiel , nuit à l'aspect paysager. Encore une opposition à la liberté de gestion des cultures.
---> pour l'instant l'Ardèche échappe aux restrictions de plantation de truffiers ( c'est le cas du Lot) mais pour combien de temps?
---> ET pour finir, ce qui est le pire, le harcèlement ou (et)l'Inquisition dont sont victimes ceux qui coupent leurs bois . C'est ce qui est arrivé , près de chez nous ( St Ju) à un particulier qui exploitait absolument dans les règles, une parcelle de moins de 2 ha.... Harcèlement de quelques énergumènes et inquisition de la part de ceux qui ont une part d'autorité ....cela n'est pas normal lorsque l'on exerce dans le cadre strict de la loi.

Voilà quelques exemples de l'arsenal déployé contre les sylviculteurs .
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