L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

Cette opération NATURA 2000  des gorges de l'Ardèche, nous a fait prendre conscience que nous étions  bien plus proches des chasseurs que ce que nous l'imaginions.. Proches par la complémentarité de nos actions sur le terrain, proches aussi dans l'adversité en raison des brimades que nos deux corporations subissent ( chasseurs et propriétaires forestiers)

 Nous sommes des écologistes de terrain, du moins on nous classe comme tels. C'est vrai que la conduite de nos cultures, ainsi que notre conduite vis a vis de la flore et de la faune sauvage, est parfaitement respectueuse de la nature ( pas de chimie, pas d'intrants), avec seulement un faible prélèvement de la ressource. Tout cela est incontestable.

 Notre principale différence avec les écologistes militants (nb: dans militant il y a militaire) et avec les partisans de l'écologie lucrative (=ceux qui viennent chercher des sous) , c'est que nous possédons les terrains ,ce qui nous rend bien plus précautionneux vis à vis des espèces qui y vivent ou y poussent; et ce qui nous rend  aussi  quelques fois suspicieux sur l'objectivité et le bien fondé de ce que les environnementalistes nous demandent de réaliser sur nos terrains. (Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a parmi nous, des professionnels, à qui il ne faut pas en conter!);

De plus en plus d'écologistes sont tentés par l'écologie de l extreme; l'exercice normal de lécologie ne leur procure plus assez de sensations. Entre eux et nous il y a la même di férence qu'entre le ski extrême et le ski de détente. Comme les skieurs de l extreme , ils on besoin d'aller au delà des limites pour se procurer des sensations nouvelles; ils ont besoin de dominer les éléments naturels , ils veulent être plus forts que la nature et décider à sa place ( malhereusement la nature ne réagit pas toujours selon leurs prédictions), ils ont besoin d'être grisés par leurs exploits même s'ils sont de courte durée, et surtout inconscients ou assez fous pour prendre des risques insensés (pour eux mêmes et pour les autres qui partagent le même territoire). Comment pourrions nous nous reconnaitre dans cet extrémisme?.

En définitive nous partageons beaucoup plus de choses avec le monde de la chasse. Les chasseurs nous apportent en premier leur force de travail pour ce qui est notamment de l entretien des voies de communication, de la sécurité et de l'aide en cas de catastrophe ( lors du coup de vent de decembre 99 , les chasseurs ont répondu présent, on ne peut pas en dire autant des environnementalistes). Les chasseurs sont RECONNAISSANTS que nous les laissions pratiquer leur loisir chez nous ,  mais eux ne se mêlent pas de notre travail....et se gardent bien de nous donner des conseils.

 Ce qui nous rapproche encore plus aujourd'hui c'est notre prise de conscience que les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui avec le réseau natura2000, eux les ont déjà vécues. Dans le passé, la chasse était dans le domaine de compétence du ministre de l agriculture. Le passage sous la tutelle du ministre de l'environnement a été lourd de conséquences pour le monde de la chasse... Pour parler franc, ce ministère serait ravi de la disparition de la chasse et par conséquent des chasseurs et pour cela il n y a pas de quartiers, et un objectif : rendre toujours plus difficile la chasse en  diminuant le TEMPS de chasse, en diminuant  l'ETENDUE des territoires de chasse, en diminuant le NOMBRE d espèces chassables , et en augmentant les contraintes ( permis , piégeage...)

Aujourdhui les propriétaires forestiers en sont au même point: pour ce qui est du TEMPS:interdiction des coupes de bois à certaines périodes... pour les SURFACES: conserver sans y toucher 10% de la surface des forêts  Et pour ce qui est du NOMBRE: l'intention  d'interdire la plantation des espèces étrangères à la région. 

Nous avions dit il y a quelques années que ceux qui prélèvent les ressources naturelles ou le fruit de leur travail seraient pénalisés ..c'est chose faite...(il y a d'autres preuves pour d'autres activités que nous ne manquerons pas d'évoquer)