L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
Abandonner 10% des forêts à la vermine, une idée pareille ne peut germer que dans la tête d’un citadin. Jamais un rural n'aurait osé proposer un tel sacrifice aux citadins.. Jamais vous ne trouverez un rural assez fou pour demander aux citadins d’abandonner 10% de leurs revenus pour protéger les bestioles avec lesquels ils vivent toute l'année, en cohabitation forcée : fourmis, termites, blattes , pigeons… et dont ils ne seraient pas fâchés de se débarasser.
RETROSPECTIVE sur ce qui s’est passé au Mézenc ( pas celui de Lagorce), il s’agit du Mont Mézenc à la limite de 07 et 43 , suite au décret de classement du mont Mézenc* , (ce qui coïncide avec le début de l’opération N2000 chez nous). Cette année là, des environnementalistes ont jeté leur dévolu sur la forêt du mont Mezenc et ont tout bonnement décidé d’ interdire toute exploitation des bois.
Pour se défendre face à cette décision arbitraire, les agriculteurs se sont regroupés en collectif ; (nous avions à l’époque entretenu une correspondance avec les membres de cette association, ci après quelques détails...) . Ils ont dû expliquer, qu’arrivés au terme de leur vie professionnelle, leur exploitation, leurs pâturages, leurs bâtiments n’auraient plus aucune valeur faute de repreneur ; leurs biens ont peu de valeur par eux mêmes, ils n’ont de valeur que parce qu’ils leur s permettent de travailler... leurs biens ne sont pas dans une région où ils peuvent changer d’affectation pour devenir constructibles, ils n’ont de valeur que si ce qui est dessus est négociable... Ils ont dû expliquer qu’ils n’auront droit qu’à une PETITE RETRAITE peu sûre et à une parcelle de subsistance qu’ils n’auront pas forcément, après une vie de labeur, la force de travailler... Ils ont dû expliquer que ces plantations étaient en fait un capital retraite pour leurs vieux jours, les priver de cela serait les condamner à une fin de vie miséreuse... Ils ont dû lutter ferme pour obtenir gain de cause.
Chez nous la situation est pratiquement la même, à quelques détails près: chez nous c’est 10% des surfaces et c’est 51 servitudes qui nous sont imposées pour l’instant. Toutes ces servitudes ont une incidence fâcheuse, elles découragent les acquéreurs privés , elles provoquent une dépréciation des terres, ce qui permet aux institutionnels de les acquérir à bon prix grâce à la tirelire départementale alimentée par les taxes locales d’équipement... En quelque sorte, chez nous, ce sont les mêmes qui mettent le feu et qui tirent les marrons du feu.
L’expérience est bonne conseillère dit on, surtout les mauvaises et surtout pour les promoteurs de ce genre d’opérations, c'est peut être pour cela que l’on nous propose aujourd’hui 10% des surfaces, et demain peut être 50% et après demain 100%.
Est il raisonnable d’abandonner à la vermine xylophage (mangeuse de bois), aux bactéries et moisissures 10% des bois ?
Notre réponse est catégorique : c’est NON
Pourquoi nous cherche t'on querelle, alors que :
- il y a la réserve biologique intégrale de bois sauvage
- -il y a suffisamment de recoins escarpés où les bois ne seront jamais coupés.
- Il y a aussi les rémanents (branches qui restent sur place après la coupe) qui représentent x% du volume de bois coupé.
Nous considérons que cela suffit. (pour ne pas dire que c’est déjà trop)
Maintenant si les promoteurs de ce projet trouvent cela insuffisant, rien ne les empêche d’user de persuasion auprès des communes , du département et de l’état qui détiennent 50% de
Une dernière précision : la loi prévoit d’indemniser les exploitants qui subissent un PREJUDICE DIRECT ET CERTAIN, ce qui serait notre cas. A choisir entre exploiter nos bois ou être indemnisé pour ne pas les exploiter nous préférons la première solution celle de l’exploitation,
* repères mont mézenc
- le décret du27/08/97 classe le massif du mézenc.
-création de l’association pour le respect et le maintien du monde rural, secteur mézenc , gerbier, mézilhac, le 13/08/98
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