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L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

La gazette impertinente des conservateurs du massif de la dent de rez / site natura2000 des gorges de l'Ardèche et de leurs plateaux
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HOMMAGE AUX ECOLOGISTES DE LA PREMIERE HEURE QUI NOUS ONT PRECEDES
--> texte publié dans l'écho la gorçois

Aujourd’hui le massif de la dent de rez est presque totalement boisé à l’exception de la zone pastorale de la dent de rez et de mezenc.  Il est boisé mais aussi fortement embroussaillé.

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On a du mal à imaginer que ce territoire était il y a un peu plus d’un  demi siècle un immense pâturage en sous bois où on pouvait circuler sans devoir affronter les piquants des  ronces, des églantiers, ou des genêts scorpions (javelles).

Comment ces éleveurs-cultivateurs-charbonniers, qui nous ont précédés ici, étaient ils organisés ?

Pour l’élevage, ils avaient eu la sagesse de bâtir leurs bergeries sur les mauvais terrains, si possible près des points d’eau et proches des terres cultivables pour faciliter le charroi du fumier vers ces terres et celui du foin vers la bergerie. Ils élevaient principalement des moutons plus adaptés au relief du territoire (mais aussi des bœufs ou un cheval pour leur force de traction et une basse cour). Ils devaient garder leurs troupeaux pour les préserver du renard, et pour éviter qu’ils n’aillent paître chez le voisin, et tout en gardant ils coupaient les buis qu’ils utilisaient comme  litière dans l’étable……      Ils ont créé un écosystème où chaque chose avait son utilité : avec des arbres pour protéger  herbes et buissons servant de nourriture aux moutons dont les déjections fumaient le sol de la forêt et des champs… et tout cela fonctionnait parfaitement.

Pour ce qui est des cultures, il n’y a eu ici que des cultures respectueuses de l’environnement, sans engrais artificiels (le fumier et les cendres suffisaient) et sans pesticides (ils n’ont envahi les campagnes qu’après 70). Ils ont su tirer parti de cette terre particulièrement ingrate, car la couche arable est peu épaisse et excessivement caillouteuse ; à la vue des tas de pierres qui bordent les champs on imagine le dur labeur effectué pour la rendre propice à la culture. Ils cultivaient des céréales, du foin, des patates, un potager, des amandiers…  c'est-à-dire ce qui leur permettait de subvenir aux besoins des hommes et  des bêtes.…  Pour les cultures c’était du bio intégral.

Pour ce qui est des coupes de bois et la fabrication du charbon de bois, cette activité était échelonnée dans le temps et dans l’espace car tout se faisait manuellement à la cognée et à la loube. Si bien que l’on avait une forêt avec des arbres jeunes, des arbres adultes, des arbres d’age mûr. Ils coupaient les forêts agées qui ne grandissent plus, et, laissaient sur place feuilles et branchages qui en se décomposant apportaient des éléments indispensables au sol, ou il les brûlaient pour les mêmes raisons… C’était une sage décision, et une sage gestion ……..  Aujourd’hui il n’y a plus de moutons pour fumer le sol des forêts, donc au fil des coupes il y aura des arbres de plus en plus rachitiques, sauf si on les nourrit  avec des engrais artificiels( mais est ce bon pour le sol) . Ce phénomène sera encore accentué  si on enlève les branchages pour faire des plaquettes.

 Où en sont ces activités aujourd’hui ?

L’évolution des habitudes alimentaires  ont eu raison de l’activité d’élevage ovin. Depuis la dernière guerre c’est le modèle américain (et la viande du cow-boy) qui passe dans nos mœurs.  Le mouton devient la viande des pays « peu » développés.  C’est désolant  parce pour nombre de territoires escarpés c’est la seule activité agricole et économique possible qui disparaît.  C’est désolant aussi pour la santé de tous et pour la gastronomie, les ovins des zones montagneuses ont la viande la plus naturelle et la plus goûteuse que l’on puisse trouver sur le marché du fait de leur alimentation. Nous vivons certainement les dernières années des ovins français élevés en pleine nature.  Face à la progression du loup dans les montagnes françaises, l’élevage des ovins ne sera bientôt plus possible qu’en batterie, ou même plus possible du tout, par manque de rentabilité… Il ne restera alors de  bio, que de l’agneau britannique ou néo-zélandais.

L’évolution des habitudes de chauffage et de cuisson  ont eu  partiellement raison de l’exploitation du bois de chauffage et du charbon de bois. Dans le passé le chauffage et la cuisson en hiver, c’était une cheminée ou un fourneau alimenté au bois ; et en saison chaude c’était la cuisson au charbon de bois.  Au fil du temps chaque fois que les utilisateurs ont changé d’énergie, c’était pour une énergie moins chère, ou plus énergétique, ou  plus propre, ou plus facile à stocker et à transporter. Si bien que le charbon fossile, puis le fuel, puis le gaz, puis l’électricité ont remplacé le bois. Le charbon de bois quant à lui a été remplacé par le gaz et l’électricité…… Cette période que nous vivons n’est qu’une période transitoire, devant la raréfaction des ressources en énergie et selon les choix politiques  qui seront faits en matière d’énergie, le bois reviendra dans nos habitudes..

Quel était l impact de ces trois activités sur la flore et la faune sauvage ?

Pour ce qui est de la flore du fait du renouvellement des bois et de la pâture il y avait une diversité de la couche herbacée et de la micro faune qui l’habite.

La faune elle, était bien plus importante qu’aujourd’hui, à l’exception du grand gibier, avec notamment des populations importantes d’oiseaux ( plus de pâtures=plus d’insectes pour nourrir les oisillons), d’écureuils et de lapins qui étaient les proies de choix des rapaces. Ici, les vautours étaient des auxiliaires précieux pour les bergers car ils les débarrassaient des  cadavres de brebis (leur évitant  de les enfouir ou de recourir à l’équarrissage). Un bon équilibre faunistique a régné jusqu’en 1953, année de l’apparition de la myxomatose.  Faute de lapins, les rapaces ont  dévoré la petite faune (écureuils notamment…) . La raréfaction rapide  de ces espèces proies  a entraîné une migration  progressive des rapaces vers d’autres lieux.

 Les générations qui nous ont précédés sur ce territoire menaient ici une vie saine en communion avec la nature, une vie laborieuse et difficile, ils  se tuaient au travail . Pour ce qui est de la nature sauvage, ils ont toujours eu une conduite exemplaire et bénévole à son égard.

Quant à notre génération, faute d’avoir pu perpétuer l’élevage, et l’étalement des coupes de bois, nous avons fait bien moins que nos prédécesseurs ; nous avons dû faire une gestion de crise (celle de la déprise agricole) en privilégiant la conservation de la forêt, et en préservant un équilibre entre gibier et prédateurs.

Cette terre, nos anciens nous l’ont transmise dans un excellent état de conservation.

C’était leur jardin, leur terre nourricière. Pour l’avenir de ce jardin, nous serons fidèles à l’esprit de ceux qui nous ont précédés, nous ne pourrons jamais accepter  qu’on lui porte atteinte ni qu’on essaye de nous le dérober.

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fin de l'article publié / pour l'intégralité de l'article auquel vous avez échappé , clic sur lire l'article.

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ci dessous le paragraphe que nous avons dû supprimer avant publication:

En 1998, grand changement, les services du préfet sont devenus les  gestionnaires de la nature  (de la zone natura2000). Les gestionnaires,  avec un budget prévisionnel de un million cinq cent vingt mille cent onze € ( soit un millard de centimes de francs)devaient faire des merveilles ( ou du moins, mieux que leurs prédécesseurs). Le rapport coûts / résultats de cette période  a de quoi laisser songeur.  C’est d’abord certains élus qu’il laisse songeurs.  Un maire a  déclaré  se poser la question de savoir comment les communes pourront  continuer à financer ce programme lorsque l’Europe sera défaillante !  c’était en 2008 lors de la désignation du nouveau gestionnaire de la zone natura2000 :  le SGGA…. Depuis 2008 avec le SGGA certaines choses évoluent mais elles ne sont  pas assez nombreuses à notre goût.

 

 

 

 

Ecrit par dc, le Samedi 22 Septembre 2012, 19:44 dans la rubrique LES + CONSULTÉES.
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