L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

Imaginez trois copains, comme vous et moi, qui ont une passion  commune: la spéléologie, à laquelle ils consacrent une partie de leur temps libre.   Si leur quotidien est la recherche de nouveaux boyaux avec des concrétions ( stalactites, cheveux d'anges, draperies...) , leur grand rêve est de découvrir une caverne taguée comme celle de Lascaux. Et une journée d'hiver (18/12/95), la chance leur sourit, dans un trou qui souffle ( signe d'une grotte  qui a une autre entrée)  qu' ils réussissent à agrandir, ils se frayent un passage, et immense surprise,dans le champ lumineux de leur lampe apparaît le premier dessin d'un bestiaire féérique...

 Tout le monde aurait aimé que les inventeurs nous décrivent les  impressions, les sensations qu'ils  ont ressenties   dans ces premiers moments, et leurs sentiments sur le devenir de cette grotte,  cela nous aurait permis de mieux les comprendre.  Cela aurait donné un peu d'humanité à cette découverte, et un peu de bienveillance à l'égard des inventeurs.( au lieu des apostrophes  qu'ils ont encore subies ces jours derniers) .

Qui n'a pas songé à se mettre dans la peau d'un inventeur.   Essayez d'imaginer,  dans un tel moment,  ce qui peut se passer dans la tête de ces trois chanceux, ils ont dû certainement se frotter les yeux, pour s'assurer qu'ils ne rêvaient pas, et rassurés, ils ont dû, certainement,se laisser envahir par un flot de sentiments ( pas seulement que c'est beau et quelle chance nous avons), et d'idées folles ( qui peut être encore aujourd'hui les poursuivent)...  Ont ils examiné ce premier dessin dans le détail , ou dans l'émulation ont ils déplacé leur faisceau lumineux â la recherche  d'une nouvelle image, ont ils cédé à l'excitation et succombé immédiatement à l'idée de se déplacer pour trouver encore mieux dans d'autres salles, nous aimerions bien qu'ils nous le disent... Trouver une grotte avec autant de reproduction et aussi  volumineuse( 5 fois Lascaux) a dû les propulser dans un nuage de bonheur. Mais au bonheur de la découverte a bientôt succédé un mélange d'espoir et d'inquiétudes.

Quand la chance( le gros lot)  sourit à un joueur de loto, c'est sûr qu'il doit se précipiter sur son ticket et vérifier des dizaines de fois si les numéros correspondent bien  à la formule gagnante. Cet événement risque d'être la cause d'insomnies: des nuits à imaginer quels RÊVES  ce pactole va lui permettre de concrétiser, mais  RÊVES, JEU et ARGENT ne font pas forcément bon ménage ( et ce dernier a des chances de finir par  lui brûler les doigts.)

Nos inventeurs ont un peu le même chemin à parcourir,  mais en sens  inverse. Eux, ont d'abord réalisé leur RÊVE :découvrir une grotte ornée, mais pour le reste c'est bien plus compliqué. Vivre sa PASSION est une chose facile, mais la transformer en FRUITS n'est pas chose aisée , auront ils l'occasion de se brûler les doigts: pour eux,les carottes seront elles crues ou cuites et brûlantes? ou bien auront ils droit au bâton.

Les inventeurs ont suivi la procédure habituelle pour pareille découverte: la déclarer à la DRAC ( direction régionale des affaires culturelles). A partir de ce moment là , commence le dérapage, JM Chauvet ( ancien vacataire de l'état) se retrouve avec un nouveau contrat antidaté (mission de prospection), pourquoi cela? pour que l'état ait un droit sur la découverte. La supercherie finit par être découverte, mais cela n'a pas clarifié  pour autant la situation des inventeurs.

 On appelle les découvreurs : des inventeurs, c'est à dire des personnes qui par leur connaissances du terrain, leur génie et un peu de chance ont mis à jour un chef d'oeuvre monumental. Cela mérite reconnaissance,  pas seulement financière, curieusement même pour la reconnaissance pure, celle qui ne coûte rien, on est chiche avec eux!  Pour la pose de la première pierre de l'espace de restitution de la grotte Chauvet, où le ministre de la culture a apposé sa main dans le béton, nous n'avons pas eu confirmation que les inventeurs étaient  là pour apposer la leur? eux qui pourtant ont eu "la main heureuse"... EUX ,SANS QUI RIEN DE TOUT CELA N'AURAIT EXISTE

Pour la reconnaissance financière, en 2000 ils ont eu droit à une compensation dont le montant est confidentiel et la promesse d'être associé "convenablement" au projet ERCG, ce qu'on leur proposait  était bien en dessous de leurs prétentions,  il est vrai qu'il est difficile d'apprécier à sa juste valeur cette découverte, et les critéres sur lesquels se baser.

 Dans sa volonté de résoudre le différent avec les inventeurs, le député, président du CG a proposé fin  2011, un nouveau montant réévalué, en précisant que c'était l'argent public qui allait être offert et qu'il était irresponsable d'aller au delà, en précisant qu'il ne "fallait pas racqueter le contribuable" ( curieuse, cette façon de rebaptiser "argent du contribuable" , l'argent public que l'on ne veut pas utiliser, lorsque le message est destiné au public).  Les inventeurs ont refusé cette proposition, prenant pour comparaison la  recette générée par les 350 000 visiteurs espérés de ll'ERGC, ( ce qui correspondait à 4 centimes d'euro par visiteur). Le critère de  comparaison a  peut être été mal choisi, il aurait sûrement été plus judicieux de le comparer au revenu mensuel d'un député, qui est aussi argent public payé par les contribuables.  Ce qui ne manque pas de piment, c'est de considérer comme "convenable" la somme de 1111,11 € par mois pendant 17 ans, proposée à chaque inventeur, à l'échelle d'un député cela tient plus du pourboire.

 Dernier rebondissement, celui des droits d'utiliser les logos  " grotte Chauvet" et "grotte Chauvet pont d'arc" dont les découvreurs avaient déposé les noms et oublié de les renouveler. Le syndicat mixte en a profité pour les déposer à son tour à son nom , et à s'en réserver l'usage. il s'en est suivi un procès  qui a vu la victoire des inventeurs, mais ce n'est que la première bataille à ce sujet, il y aura sûrement appel ou négociation! Nous nous sommes étonnés lors d'une réunion sur l'ERGC qu'il n'y ait que le nom de Chauvet attaché à cette grotte, la réponse qui nous a étè faite est que c'était la décision des inventeurs. Même si c'est la vérité, cela nous paraît abusif que l'on occulte de l'histoire locale les noms de deux des découvreurs, cela nous paraît être un manque de courtoisie, elle devrait porter en premier celui de la dame de l'équipe puis ceux des deux hommes.

 Depuis le début de l'ERCG on a communiqué autour de la formule " grotte Chauvet", va on perdre la notoriété acquise sous ce nom grotte chauvet en le rebaptisant. Chacun des protagoniste ne peut il pas faire un pas en direction de l'autre pour trouver une solution amiable. S'il y a appel et cassation les tribunaux vont désigner un " gagnant et un perdant".        Première possibilité: Si les inventeurs gagnent, l'ergc va devoir changer de nom, et que vont tirer les inventeurs de ce nom protégé: rien.; ou bien lle smergc  va devoir  accepter payer des royalties pour l'utilisation de ce logo ( à moins que leur fierté les en empèche).        Deuxième possibilité:Si le smergc gagne,  l'ERGC gardera son nom , et les inventeurs seront  bernés.

Nos inventeurs sont en train de jouer à la roulette russe ( ) ou avec " le bandit manchot" ce jeu de casino qui à chaque pièce introduite vous laisse espérer un gros gain, et qui  chaque fois que vous perdez, du seul bras qui lui reste, vous fait " un bras d'honneur". Est ce bien raisonnable de continuer à  s'y adonner?

 Les locaux sont un peu lassés de toutes les  péripéties qui ont accompagné cette découverte et les deux projets ERGC,   ils verraient d'un oeil favorable la fin de ces querelles.

NB:Pour l' Ergc ( choix du site , autorisations, pressions...) et les embrouilles il vous faudra patienter, nous vous dirons la vérité,  mais réussirons nous à le dire avec tact et mesure?