L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

L'ASPAS( ass. pour la protection des animaux sauvages) vient d'acquérir 110 ha au grand Barry dans la Drôme pour y réaliser une réserve intégrale de la faune sauvage, (11000 cotisants pour un coût de 150000€). C'est une réserve aux règles draconiennes: Sont interdits la chasse et la pêche, l’exploitation forestière et agricole, l’élevage, les feux, les dépôts de déchets,la cueillette,( NDLR toutes les activités traditionnelles sont désormais exclues, et ceux qui les pratiquaient doivent s'exiler!) et les chiens doivent être tenus en laisse ( NDLR pour les protéger du loup?). Seule la randonnée non motorisée, sur les sentiers, est autorisée.( NDLR c'est à dire que l'on considère que ce n'est plus un lieu de vie pour les hommes, mais un lieu pour sa distraction)
Pourquoi cette démarche?
L'ASPAS, le WWF, certains membre du ministère de l'écologie considèrent que la règlementation des réserves naturelles, des arrétés de biotope, des zones natura 2000 est trop souple ou laxiste ( NDLR ce n'est pas notre avis avec plus de 60 interdictions ou servitudes sur notre zone natura 2000) . Voici ce que nous pouvons lire dans le projet: « Nous avons des lacunes en termes de protection par rapport à nos voisins européens..... En France, l’homme a toujours façonné l’ensemble de ses paysages, notamment par l’agriculture, l’exploitation forestière et l’urbanisation. Et nous avons des propriétaires et des usages privés partout, qu’il faut satisfaire. »

Nos remarques:
-C'est TRÈS BIEN que ceux qui veulent une PROTECTION INTÉGRALE DE LA NATURE LE FASSENT CHEZ EUX, et ne l'IMPOSENT PAS à ceux pour qui une simple protection des espèces menacées suffit.
- au niveau ce la faune, la réussite sera t elle au rendez vous? Une expérimentation de protection intégrale sur l'île allemande de spiekeroog , s'est terminée par une gigantesque battue au lapins qui avaient proliféré au détriment de la biodiversité et de la flore.
- au niveau de la flore, la réussite sera t elle au rendez vous? Chez nous avec la disparition du pastoralisme ovin, les milieux se sont fermés, embroussaillés étouffant la petite flore. ( sauf dans les hautes futaies et dans les résineux ,du fait de l'acidité de leurs épines et écorces) et par ricochet entraînant une modification de la faune ( diminution des rapaces notamment) si bien qu'aujourd'hui on nous demande de réouvrir les milieux et on nous interdit de planter dans les milieux ouverts!
- L'ASPAS va devoir abandonner les délices de l'utopie, pour faire connaissance avec " les délices ( ou les affres) de la responsabilité de propriétaire". C'est à dire qu'elle va ne plus seulement imposer son concept à d'autres structures comme dans le passé, mais qu'elle va devoir se les imposer, et en assumer les conséquences sur son propre territoire. Pour prendre un exemple, celui de l'arrêt de l'exploitation des bois va les mener vers une forêt vieillissante, avec des risques potentiels de chute d'arbres sénescents sur les biens des voisins( maisons ,lignes EDF, clôtures...) et surtout sur les gens que L'ASPAS autorise à promener sur son territoire. Reste le recours à l'assurance, mais celle ci ne fonctionne que s'il n'y a pas d'arbres morts ou sénescents à proximité des chemins! Il va donc falloir faire des choix....

Ce qui nous gêne dans ce projet c'est que les concepteurs ne veuillent pas considérer que les hommes de terroir font aussi partie du milieu naturel et qu'ils participent aussi à l'équilibre et à la biodiversité, alors qu' irrémédiablement un jour on a besoin de la main de l'homme pour refaire l'équilibre.