L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
Le vautour percnoptère peut il survivre aux mauvais traitements infligés par les spécialistes des volatiles ?
Cet été vous avez pu suivre dans la presse locale d'élogieux comptes rendus sur la reproduction du vautour percnoptère . Vous avez appris que le couple de vautours a quitté la dent de rez pour un lieu plus propice à la couvaison et au nourrissage de son petit: les gorges de l'Ardèche. Cet article ne précise pas les raisons de ce résultat inespéré qui arrive après tant d'années sans reproduction. Si on écoute la rumeur, il semblerait que ce soit le fruit de la collaboration entre le conservateur des gorges et les chasseurs (approvisionnement et non chasse des garennes) , et au fait qu'il y ait eu une mortalité importante de lapins cette année.
Cet article ne donne pas les raisons de la non reproduction des années précédentes( une dizaine d'années de reproduction aléatoire). Ce vautour est un migrateur qui nous vient de l'Afrique sud saharienne, où il passe la majorité de l'année. Bien qu'il ne se nourrisse que de cadavres, il a là bas une alimentation naturelle (exempte de médicaments) pour la simple raison qu'il n'y a déjà pas de médicaments pour les hommes et encore moins pour les bêtes. Depuis 1990 l'arrêté de protection de biotope autorise l'approvisionnement de charniers pour nourrir ces vautours. C'est bien gentil de vouloir nourrir ces oiseaux, mais de fait ils prennent pour habitude de venir s'approvisionner sur ces charniers plutôt que de partir en quête de sauvagine. Pour mémoire, au départ ils étaient nourris avec des abats de bovins,cela a été interdit en raison de la crise de la vache folle. Aujourd'hui, ils sont nourris avec des abats de lapins d'élevage, c'est à dire avec des animaux qui vivent confinés et qui sont dopés avec traitements médicamenteux ( antibiotiques, anti inflammatoires, compléments alimentaires,voire hormones) pour favoriser leur croissance et éviter le développement de maladies dans les élevages. Les vautours se delectent de cette pitance bienvenue ( pas vraiment) et en nourrissent leurs petits ,ce qui a des conséquences fâcheuses sur leur reproduction et pour la survie de leur progéniture.Tout le monde sait que la qualité de l'alimentation des nouveaux nés est capitale pour leur croissance et leur survie. Peut être que les conseillers en nourrissage n'en tiennent pas compte, car ils veulent "créancer" les vautours pour les lapins de garenne maintenant abondants? (ceci n'est qu'une hypothèse). Le deuxième effet pervers de ce nourrissage,est que suite à ces échecs répétés, ceux qui conseillent ce nourrissage en recherchent les causes, et, pour cela ils ne manquent pas d' imagination, mais bien sûr, jamais ils ne mettrons en cause les pratiques qu'ils conseillent , ni leur propres actions . Dans leur liste des présumes coupables on trouve par exemple "le passage d'hélicoptères à basse altitude , la proximité d'un chemin de randonnée "... mais jamais les spécialistes qui vont visiter les nids et manipuler leurs locataires. Ils ne manquent d ailleurs pas d aplomb ni d arguments pour essayer de nous convaincre de l'inocuité de ces pratiques, mais tout de même, si on faisait subir à ces spécialistes: une partie seulement des sévices qu ils font endurer aux hôtes de ces nids , comme par exemple les enfermer dans un sac attaché au bout d'une corde et leur faire faire du yoyo à flanc de falaise, croyez nous ils en garderaient un souvenir impérissable , (sûrement d'ailleurs comme les vautours).
Pendant des années nous mêmes et nos prédécesseurs avons géré la nature de ce territoire, sans empoisonner quiquonque! Les vautours étaient d'ailleurs les volatiles les mieux traités, car ils ne mangent que des bêtes mortes , c'est à dire qu'ils sont des auxiliaires précieux pour la disparition de ces cadavres ( ce qui permet d'éviter d'avoir à les enterrer, ou à les neutraliser à la chaux vive, ou à les adresser à l'équarisseur). Ils étaient respectés également car il ne s'en prenaient pas aux animaux vivants de la ferme.
Nous avons donc géré la nature, jusqu'à ce qu'on nous remercie. Attention, nous ne disons pas jusqu'à ce que l'on nous EN remercie, la nuance est de taille, on peut même dire que l'on nous a chassé à la hussarde, sans ménagement, pour laisser la place à des spécialistes qui nous ont été décrits comme étant compétents et efficaces. Pour sûr, en matière d'efficacité ils sont redoutables! redoutables oui mais pas pour les effets escomptés.
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La question qui demain va se poser: peut on continuer à tolérer que se deroule sur nos territoires ce type d'expérimentation?
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