L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
La gazette impertinente des conservateurs du massif de la dent de rez / site natura2000 des gorges de l'Ardèche et de leurs plateaux
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Nicolas Hulot et sa vision de la chasse
Nicolas Hulot , on lui prête ces propos:
« Je nourris à l'égard des chasseurs des tolérances sélectives... À mes yeux, il est un principe intangible : la mort ne peut jamais être source de plaisir, moins encore source de spectacle, et, a fortiori, certainement pas un sport. Néanmoins, par tolérance, je peux admettre que si l'on a été élevé, depuis le biberon, dans un environnement de tenues camouflées, où la chasse se pratique régulièrement, on ne porte pas sur les animaux le même regard.
J'essaye de faire des distinctions entre les "viandards" et le petit chasseur tranquille qui cherche simplement à améliorer son repas du dimanche. Mais force est de constater qu'en France, lorsqu'on se balade dans la nature, les chasseurs font la loi et parfois terrorisent ceux qui la fréquentent. Pour le simple promeneur qui se retrouve pris dans le concert d'aboiements d'une meute, de coups de fusils épars, de cris guerriers, l'épisode devient vite traumatisant et source de dangers (il y a chez nous quarante décès par an liés à la chasse). J'ai entendu récemment une salve de coups de fusils tirée dans un épais brouillard...
Mais le plus révoltant, c'est que j'ai vu, de mes propres yeux vu, des chasseurs pratiquer leurs activités un jour de neige, ce qui est normalement interdit par la loi (sauf exception décrétée par le préfet). Et que dire de ces chasseurs postés en colonnes le long des routes, attendant le passage des animaux rabattus et qui effectuent des tirs tendus, sans avoir la garantie visuelle de l'absence de véhicules dans leurs lignes de mire ; et ces chiens rachitiques, volontairement affamés pour êtres plus efficaces à la chasse au sanglier, abandonnés en grand nombre et qui errent en meutes désespérantes. À trois reprises, ces dernières semaines, j'ai recueilli des chiens perdus, dans un état déplorable d'hygiène et de santé. Contactés, leurs propriétaires ne se sont même pas déplacés et j'ai dû aller moi-même les rapporter...
Alors, devant une telle insouciance, je n'ose même pas évoquer l'incapacité quasi générale des chasseurs à ramasser leurs douilles, qui jonchent le moindre recoin de nature sauvage. Faut-il rappeler que ces " Semeurs de trépas ", comme les appelait Victor Hugo, ne sont qu'une petite minorité (1,5 million), mais qu'ils imposent leurs viriles activités à 58 millions d'autres Français. Le simple fait de détenir une arme ne peut être banalisé, d'autant plus si l'on s'en sert, et les chasseurs se grandiraient à n'accepter aucune dérogation à des règles de sécurité de base, à être intransigeants pour interdire des pratiques légères ou inciviles. Combien de fois ai-je assisté à des discussions houleuses entre chasseurs et randonneurs, où les premiers exhibent leurs armes sans même les avoir déchargées. »
« Je nourris à l'égard des chasseurs des tolérances sélectives... À mes yeux, il est un principe intangible : la mort ne peut jamais être source de plaisir, moins encore source de spectacle, et, a fortiori, certainement pas un sport. Néanmoins, par tolérance, je peux admettre que si l'on a été élevé, depuis le biberon, dans un environnement de tenues camouflées, où la chasse se pratique régulièrement, on ne porte pas sur les animaux le même regard.
J'essaye de faire des distinctions entre les "viandards" et le petit chasseur tranquille qui cherche simplement à améliorer son repas du dimanche. Mais force est de constater qu'en France, lorsqu'on se balade dans la nature, les chasseurs font la loi et parfois terrorisent ceux qui la fréquentent. Pour le simple promeneur qui se retrouve pris dans le concert d'aboiements d'une meute, de coups de fusils épars, de cris guerriers, l'épisode devient vite traumatisant et source de dangers (il y a chez nous quarante décès par an liés à la chasse). J'ai entendu récemment une salve de coups de fusils tirée dans un épais brouillard...
Mais le plus révoltant, c'est que j'ai vu, de mes propres yeux vu, des chasseurs pratiquer leurs activités un jour de neige, ce qui est normalement interdit par la loi (sauf exception décrétée par le préfet). Et que dire de ces chasseurs postés en colonnes le long des routes, attendant le passage des animaux rabattus et qui effectuent des tirs tendus, sans avoir la garantie visuelle de l'absence de véhicules dans leurs lignes de mire ; et ces chiens rachitiques, volontairement affamés pour êtres plus efficaces à la chasse au sanglier, abandonnés en grand nombre et qui errent en meutes désespérantes. À trois reprises, ces dernières semaines, j'ai recueilli des chiens perdus, dans un état déplorable d'hygiène et de santé. Contactés, leurs propriétaires ne se sont même pas déplacés et j'ai dû aller moi-même les rapporter...
Alors, devant une telle insouciance, je n'ose même pas évoquer l'incapacité quasi générale des chasseurs à ramasser leurs douilles, qui jonchent le moindre recoin de nature sauvage. Faut-il rappeler que ces " Semeurs de trépas ", comme les appelait Victor Hugo, ne sont qu'une petite minorité (1,5 million), mais qu'ils imposent leurs viriles activités à 58 millions d'autres Français. Le simple fait de détenir une arme ne peut être banalisé, d'autant plus si l'on s'en sert, et les chasseurs se grandiraient à n'accepter aucune dérogation à des règles de sécurité de base, à être intransigeants pour interdire des pratiques légères ou inciviles. Combien de fois ai-je assisté à des discussions houleuses entre chasseurs et randonneurs, où les premiers exhibent leurs armes sans même les avoir déchargées. »
Ecrit par , le Mardi 16 Mai 2017, 16:41 dans la rubrique Chasse.
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