L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ

 Noyé dans la nature,au point que, lorsque les grues auront disparu, rien ne pourra vous laisser supposer que l'on s'en approche.  Lorsque vous vous rendrez à l'espace de restitution, il ne sera visible qu'au dernier moment, au  rond point d'accès du site avec son esplanade d'entrée. C'est un bel,exemple d'intégration au paysage, avec des bâtiments d'un seul étage, pour ne pas trop dépasser de la forêt de chênes verts alentour.

Nous avons donc assisté à la visite de dimanche dernier. Nous avons apprécié d'avoir un guide qui vous donne une multitude de détails et de commentaires , d'autant plus que les bâtiments ici sont en construction. 
----Notre visite a commencé par le premier bâtiment à gauche en rentrant: la billetterie pour ceux qui arrivent de façon impromptue hors saison, en période estivale les visites auront lieu seulement sur réservation, et du fait du peu de parkings sur place , il sera conseillé de stationner à Vallon quartier ratière et de prendre la navette. 
----Le deuxième bâtiment, rectangulaire ( + de 500m2) que nous rencontrons à gauche toujours,  est un lieu d'exposition pour des expositions temporaires culturelles.
---- Un chemin empierré de 7 mètres bordé de chêne verts replantés nous conduit à la pergola  située sur le toit du restaurant semi circulaire et semi enterré, avec une vue majestueuse sur la vallée de l'ibie et Vallon. Une série d'escaliers nous permet de descendre jusqu'à la partie restauration, son auvent de bois, et dont les murs sont habillés de parements calcaires.
----le chemin nous mène ensuite vers ce qui sera le joyau de la visite, la réplique de la grotte Chauvet . Un bâtiment ovoïde en béton de 3000m2, dont la charpente métallique à caissons portée par 4 énormes piliers béton  va supporter la toiture végétalisée et également l'ensemble des décors reconstituants la grotte. Ces décors sont actuellement en cours de réalisation, une multitude de tiges de  métal en inox sont suspendues à la charpente et ont été coudées et soudées pour faire un treillis sur lequel un grillage plastique est attaché. C'est sur cette armature que du béton est projeté en deux couches (9cm) puis modelé par les plasticiens pour donner l'aspect de la roche de l'original. Dans cette armature en béton coloré il y aura des niches qui seront occupées par des panneaux en résine sur lesquels sont réalisés les dessins du bestiaire. Il y aura aussi des stalactites en résine qui seront collées au plafond, des stalagmites, aussi des blocs de pierre reconstitués, des copies d'ossements...les visiteurs marcheront sur une passerelle  métal comme dans la vraie. Si la plupart des dessins majeurs de la grotte seront représentés, par contre leur agencement sera modifié de façon à pouvoir les faire entrer dans le bâtiment. Pour fignoler le tout des rochers factices seront placés tout le tour du bâtiment pour en dissimuler le béton.
Dans ce cadre immense, notre guide nous a rappelé les éléments clés de cette découverte, la datation des charbons utilisisés : 36000ans, c'était une nurserie pour les ours, lieu de culte, porte d'entrée obturée par un éboulement en- 21000, occupée par les hommes à deux époques....

---puis nous avons repris à nouveau le chemin pour arriver au cinquième bâtiment qui est l'empreinte du cinquième doigt de la patte d'ours, notre périple s'est terminé ici par une question à quoi ressemblait l'artiste de Chauvet? Hormis la taille il nous ressemblait... Alors à vos fusains!
--- puis nous nous sommes rapprochés du parking  avec des travées irrégulières en quinconces et bordés de chênes verts, on a du mal à croire qu'il y a là 600 places ( le projet initial en prévoyait 350).

L'impression globale dégagée par ces bâtiments est celle de la qualité: dans la conception et les matériaux (béton vibré blanc et exempt de bulles, charpente galvanisée,suspentes inox, bacs aciers de toiture d'une épaisseur respectable) ,   celle de l'immersion dans le paysage, et celle de la recherche de toutes les opportunités techniques pour faire de ce projet une réussite.

Qu'y avait il ici avant? Il y avait au niveau de l'esplanade d'entrée, un parking qui servait à garer les voitures qui participaient à la course de côte du Razal, cette compétition n'a plus cours depuis une vingtaine d'années. Et avant cela, c'était des terrains dédiés à l'élevage ovin et à la fabrication de charbon de bois et de bois de chauffage.
Les bergers de ce massif avaient l'habitude en hiver de se mettre à l'abri du vent derrière des murets exposés au sud, et en été de se mettre à l'ombre de grands chênes blancs . Si les bâtiments peuvent jouer ce rôle en hiver, par contre en été l'ombre de grand arbres risque de manquer.
Prochain rendez vous dans 6 mois.