L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
Objet : Quel volet territorial pour les riverains de l’espace de restitution de la grotte Chauvet ?
Madame, monsieur le conseiller général
Tout d’abord pour situer et présenter notre territoire, c’est le massif qui s’étend en bordure de
Nous aimerions attirer votre attention sur l’état de sous développement dans lequel se trouve notre territoire. Ce massif a été laissé à l’écart du développement rural, à tel point qu’encore aujourd’hui nous ne bénéficions d’aucun service public ( ni eau courante, ni électricité, ni téléphone,ni internet, ni distribution de courrier)
Par contre il existe un domaine où on a été généreux avec nous, on peut même dire généreux à l’excès, c’est celui de la distribution de contraintes environnementales et d’interdictions pour le même motif ( 17 pour l’arrêté de biotope, quelques unes pour le docob natura2000, et 33 pour l’arrêté préfectoral du 20/12/10, et bientôt celles de « la trame verte ». Cela fait un peu plus de 20 ans que ces mesures environnementales nous privent notamment de l’accès à l’électricité pour un coût raisonnable, et rendent aussi chaque jour plus difficile l’accès à une vie normale. Il faut se rendre à l’évidence que si l’accès à l’électricité est un droit, il existe une inégalité flagrante entre les usagers urbains et ruraux, tant le coût du raccordement au réseau pour ces derniers est prohibitif, surtout lorsqu’on impose comme c’est le cas ici d’enterrer les lignes (pour éviter l’électrocution des oiseaux)
Nous avions développé un projet de mini champs photovoltaïque sur une friche à l’abri des regards associé à un volet pastoral, et trouvé un investisseur d’envergure internationale qui acceptait de nous raccorder au réseau EDF et de placer un fourreau pour l'eau jusqu'à la D4. Ce projet qui était une aubaine car d’un coût nul pour nous, s’est avéré infaisable en raison de l’arrêté de protection de biotope. Nous sommes déjà des producteurs d'énergie renouvelable (bois de chauffage) comment pourrions nous accepter que le photovoltaïque qui est dans le même créneau nous soit refusé.
Aujourd’hui pour sortir de cette impasse, nous n’avons d’autre solution que de nous tourner vers vous pour nous aider, soit à obtenir la levée de cette interdiction, soit à trouver une solution économiquement acceptable qui nous permette de bénéficier du minimum vital, c'est-à-dire de l’eau et de l’électricité. On ne fait jamais l’aumône de bon cœur, vous le savez ; et cela n’est pas dans nos habitudes. Nous aurions mille fois préféré avoir la liberté de créer cette activité voltaïque , nous aurions alors pu sortir de cet état de dénuement pour accéder à une vie normale ;
En ce qui concerne l’eau, l’espace de restitution est alimenté en eau depuis Vallon par une grosse conduite qui malheureusement pour nous s’arrête à quelques centaines de mètres en amont de l’ERGC. Il existe un projet de raccorder ce réseau à celui de St Remèze pour pouvoir pérenniser l’approvisionnement et garantir la qualité de l’apport en eau ; ce projet va-t-il bientôt voir le jour ? Dans cette éventualité sera-t-il possible de raccorder les fermes situées de part et d’autre de cette conduite.
Dans cette zone natura2000 que l’on nous a imposée, on trouve des budgets pour enterrer les lignes électriques existantes dans le but de protéger les rapaces, on trouve aussi des budgets pour racheter des sources et rejeter l’eau au ruisseau pour le bien être de la faune aquatique…… et on peine à trouver des fonds pour permettre aux hommes de mener ici une vie décente. Cet exemple est un des éléments qui nous font prendre conscience du chemin qui reste à parcourir pour que sur ce territoire les hommes soient traités à égalité avec la nature.
L’espace de restitution c’est mille visiteurs supplémentaires par jour dans un sud Ardèche qui manque d’hébergements (hors camping). Si l’on veut que ces visiteurs ne fassent pas que passer, à défaut d’hébergements hôteliers suffisants, il va falloir favoriser les hébergements chez les particuliers. Pour les exploitants agricoles des communes environnantes, leur permettre de développer une activité complémentaire d’hébergeur (pour les touristes ou les employés de l’ergc) dans le contexte actuel d'une agriculture sinistrée, peut les aider à conserver leurs activités traditionnelles. Il pourrait en être de même pour les fermes de notre terroir.
On dit que l’Ardèche est une terre de contraste, ici le contraste est saisissant entre l’abondance des moyens déployés pour le projet ERGC et l’extrême dénuement du territoire alentour. Vous êtes en train de réaliser une œuvre magnifique pour célébrer le talent des premiers artistes de ce terroir et à la gloire de la préhistoire, tandis que nous faisons le voeu que ce projet nous permette de nous affranchir de nos conditions de vie actuelles qui datent de la préhistoire.
Pouvons nous, ou pourrons nous compter sur votre collaboration pour nous permettre de rattraper le retard accumulé ?
Cordialement
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