L'ÉCHO DE LA DENT DE REZ
Un fossé nous sépare des groupuscules environnementaux qui conseillent les administrations et qui dès le départ ont guidé les pas des gestionnaires de la zone natura 2000. Entre eux, l’imbrication est telle que l’on ne sait plus très bien qui dirige vraiment le processus.
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Ce fossé est essentiellement culturel et méthodologique.
Il y a parmi les propriétaires de vieux bergers* et des cultivateurs qui ont acquis un double savoir :celui recueilli auprès des générations qui les ont précédées et celui qu’ils ont acquis par leur contact permanent avec la nature... La logique aurait voulu ( et la loi l'a prévu) qu'ils puissent participer aux comités de pilotage, ce ne fut pas le cas jusqu’en
Face aux exploitants, de l’autre côté du fossé, il y a des gens très savants , des spécialistes de tous poils ,plumes et écailles , qui ont appris la nature sur les bancs de la faculté, et qui rêvent d’ appliquer sur le terrain les théories qu’ils y ont apprises... Ces spécialistes sont trés pointus dans leur domaine de compétence, mais leurs méhodes, les effets secondaires de leurs décisions et surtout leurs résultats, ne nous ont pas convaincus du bien fondé des opérations qu'ils réalisent chez nous . La sagesse voudrait qu'en cas d'échec , on remette en cause les décisions prises et qu'on fasse marche arrière , malheureusement cela n'a jamais été le cas.
A titre d'exemple : l'infructueuse tentative de booster la reproduction de l'aigle de bonelli. Les aigles des gorges nourrissent leur aiglon avec des cormorans (réintroduits et nombreux) contaminés par les poissons venus du rhône ( contaminés par les PCB). Les aiglons sont à leur tour contaminés et en meurent et cela dure depuis dix ans; oui, dix ans à contempler les dégâts et à chercher une solution pour éviter de faire marche arrière, c'est pour nous incompréhensible. Jamais vous ne verrez un éleveur dont le cheptel ne se reproduit pas attendre dix ans avant de prendre une décision et surtout de trouver une solution pour renverser la situation.
Si nous continuons à laisser faire sans rien dire, dans quel état va t on récupérer "la nature" que l'on nous a empruntée ?( nb: en langage populaire emprunter c'est voler)
la sagesse populaire nous a gratifiés d'un dicton " chacun chez soi et les moutons seront bien gardés"; mettons le en pratique et pour cela il est nécessaire:
-que l'on nous restitue le droit de gérer la nature de nos territoires ( droits que l'on nous a dérobés en 98) afin que nous puissions les gérer à notre façon.
-que le domaine public en fasse de même avec ses conseillers et gére ses territoires à sa façon
- et qu'enfin on compare les résultats obtenus par chacun. (tapez sur lire l article pour avoir le texte complet)
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-* a titre d'exemple, au fil des années, un berger a constitué une photothèque de +de 3000 clichés des plantes et de la faune des territoires où il a gardé ses bêtes. Peut on trouver plus bel exemple d'une constance dans la recherche de la connaissance. Difficile aussi de faire mieux en volume de documents, quel environnementaliste pourrait passer 30 ans de sa vie à débusquer la faune et la flore.pour la photographier..
ndlr: il y a quelques années , j'ai été très surpris de l'érudition d'un candidat qui participait à l'émission: question pour un champion ( émission où l'on voit généralement briller les professeurs) ce candidat qui était berger expliquait qu'il s'instruisait des choses de la nature en étant à son contact, mais aussi qu'un livre l'accompagnait à chacune de ses sorties....c'était un éloge de la polyculture!
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